L’immobilier de luxe à l’épreuve de la crise sanitaire
Tandis que l’année 2019 avait atteint des sommets pour le marché immobilier de luxe français, l’année 2020 est diamétralement à l’opposé avec un frein net par rapport à l’année précédente. En effet, le marché accuse un ralentissement plus important que la moyenne du marché global. En effet, le nombre de transactions fut rare sur le marché avec un recul pouvant excéder les 15 % dans certaines régions par rapport à l’année précédente dans certaines régions.
Les raisons expliquant le recul
Par ailleurs, les mêmes restrictions ont entraîné une impossibilité de déplacement pour les étrangers. Puisque ces derniers sont des acteurs majeurs dans ce micromarché, le recul des ventes se fait immédiatement remarquer. En effet, les résidences secondaires du segment de l’immobilier de luxe concernent majoritaire la clientèle étrangère. La demande était pratiquement au point mort pendant plusieurs mois à cause de cette interdiction d’entrer sur le territoire.
Le climat économique incertain a également impacté lourdement le marché. Dans ce contexte économique difficile, ces biens uniques n’ont pas trouvé nécessairement d’acquéreur à cause de la frilosité des acheteurs potentiels. Comme lors de chaque crise économique, la propension à payer pour un bien immobilier de luxe diminue significativement dans un climat économique difficile. De plus, selon les premières estimations, le marché immobilier de prestige devrait connaître une stagnation des prix, voire une augmentation dans certains secteurs. En effet, malgré le durcissement des conditions d’accès au crédit et la propagation du virus, les prix n’ont pas chuté.
« 75 % des porteurs d’un projet d’acquisition d’un bien immobilier de prestige anticipent une dégradation de la situation économique de la France dans les mois à venir. »
Par exemple, les biens situés en périphérie de Paris, dans le département des Yvelines ont progressé de plus de 14 %. En conséquence, les comportements sont plus prudents, d’autant plus qu’il s’agit de biens plus chers et donc potentiellement sujets à une perte de valeur plus importante et à une revente plus difficile.
Ces comportements prudents corroborent d’ailleurs avec la récente étude menée par le journal « Belles Demeures » du 11 au 29 juin 2020. En effet, les résultats de l’enquête montrent que plus de « 75 % des porteurs d’un projet d’acquisition d’un bien immobilier de prestige anticipent une dégradation de la situation économique de la France dans les mois à venir. » Ainsi, investir dans le micromarché des biens uniques et prestigieux ne semble pas judicieux tant que la situation ne se stabilise pas à nouveau, sauf à choisir des localisations de grande qualité à proximité de forts bassins économique, tels que Vélizy, Boulogne-Billancourt, Neuilly-sur-Seine ou Issy-les-Moulineaux.
Paris en panne, la Côte d’Azur toujours recherchée
Pour finir, lors de la période après le confinement, les recherches ne furent pas rares sur le marché de l’immobilier du luxe, à l’exemple de la région parisienne qui après avoir connu un léger regain d’intérêt traverse des turbulences, à l’exception notable du segment des studios, à cause de l’impact du Coronavirus sur le mode de vie parisien, en particulier les arrondissements centraux, comme le premier arrondissement, une des métropoles les plus denses du monde. Toutefois, la Côte d’Azur reste le terrain de jeu préféré des riches acquéreurs. Aujourd’hui, les recherches dans la région représentent près d’un tiers des recherches sur l’ensemble du territoire.